Avec l’été, United We Stream se transforme en festival ! Pour soutenir la scène clubbing berlinoise, des artistes reconnus de la capitale allemande se produisent dans quatre lieux insolites.
Dans la péninsule allemande de Darss, qui surplombe la côte sud de la mer Baltique, se trouve une cabane en rondins nichée dans la jungle de bouleaux et de saules environnants. La cabane est latelier de Christian Löffler, où il senferme pour travailler à la fois sur son art visuel et sa musique. À lintérieur, une immense table en chêne, tachée de peintures à lhuile multicolores, entourée de toiles, de trépieds dappareil photo, doutils et de pinceaux. Une large vue sur la mer souvre par des fenêtres qui laissent entrer la lumière et projettent des ombres de feuilles et de branches sur les murs. La petite cheminée permet à Löffler de travailler tout lhiver, de sorte que son processus de création introspectif est ininterrompu toute lannée. Lendroit est très simple — travailler, dormir, cuisiner, tout cela dans une seule pièce; pourtant, ce sont ces paramètres modestes et dune certaine manière rudimentaires qui permettent à Löffler de faire de la musique sincère et honnête.Mare" est son deuxième album studio, qui sinscrit dans la lignée de son premier album autoproduit, «A Forest», sorti en 2012. La principale différence est que, alors que son premier album était fortement basé sur des échantillons, «Mare» est beaucoup plus organique, presque tous les sons étant enregistrés par lui-même. De nombreuses idées de lalbum sont basées sur des enregistrements de terrain pris dans les environs de Löffler. Plusieurs microphones ont été installés dans latelier et laissés en marche pendant des sessions entières. Ils recueillaient tout, du tapotement au chant, des bruits de pas aux éléments de percussion ajoutés à la volée comme des bouteilles, des bâtons ou un jeu de clés. Des instruments étaient perchés sur la table; un vieux marimba, une cithare à mandoline, quelques synthétiseurs auto-modifiés et dautres outils sonores acquis lors des voyages de Löffler. Le disque présente le son très émotionnel qui a fait la réputation de Löffler, utilisant le deep house comme cadre stylistique. Il explore des espaces de perte émotionnelle et physique, des sentiments de perte, ainsi que darrivée, dans un mélange mélancolique de mélodies nostalgiques et de boîtes à rythmes.Son album de 2019, «Graal (Prologue)», nest pas moins mélancolique et continue de sinspirer de limportance de son environnement physique. Nommé daprès la ville où il réside, lalbum contient de la musique créée à une époque où Löffler était constamment en tournée — des esquisses de mélodies écrites sur la route. Les six morceaux qui en résultent sur «Graal (Prologue)» ont une atmosphère minimale et concentrée, parfaite pour une introspection à fleur de peau. Lalbum est également accompagné de lart de Löffler lui-même — une série desquisses monochromes dessinées à la main qui ont servi dinspiration à la musique. Suite naturelle de «Graal (Prologue)», son dernier album, «Lys» est sorti en mars 2020 chez Ki Records.
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